• Évangile de Jésus Christ selon Marie-Madeleine

     

    Ce jour-là les disciples étaient assemblés au sommet d’une montagne. Le maître se tenait parmi eux en silence. Et Myriam était auprès de lui. André dit : « Maître, voici que ton silence nous étonne. Pourquoi nous avoir réunis ? N’as-tu rien à nous dire, aujourd’hui ? » Alors l’Enseignant leur répondit : « Et vous, n’avez-vous rien à me dire ? Pourquoi serait-ce la source qui devrait aller au devant des pèlerins ? Le pèlerin oublie parfois qu’il a des jambes pour marcher. Il oubli que ce n’est pas la route qui défile sous lui mais son esprit qui se projette vers l’horizon. Demandez, si votre intention est de recevoir. Lorsque la terre a soif, C’est elle qui doit appeler la pluie. » Voilà que Simon-Pierre se leva d’entre tous et dit : « Maître, chaque jour nous Te suivons et nous T’écoutons. Pourtant, notre cœur connaît toujours la sécheresse. Chaque jour, nous espérons la quiétude et la joie. Mais celles-ci ne viennent pas nous visiter. Dis-nous pourquoi La Force de l’Éternel n’est-elle pas dans Tes paroles Plus nous suivons Tes empreintes sur la terre Plus nous sommes troublés Et l’eau continue de nous manquer. » Le Maître ne les regarda pas et dit : « Où est la faiblesse ? » Puis, il se mit en silence. Simon-Pierre parla à nouveau : « La faiblesse est étrangère à l’Éternel Elle s’est installée dans l’homme par ses oreilles. » André leva une main et dit : « Pourquoi interroger le Maître puisque tu sais la réponse ? » Alors l’Enseignant se leva et dit : « Toi aussi tu sais, mais lui commence à comprendre. Celui qui veut comprendre pour enfin connaître Et Entend qu’il ne doit pas suivre mes empreintes, Mais poser les siennes au-dedans, Car c’est au-dedans qu’il se trouvera,Car c’est au-dedans que se retrouve la joie perdue, Car c’est au-dedans, aussi, que ce trouve La porte vers l’extérieur des mondes, L’Extérieur qui est le véritable Intérieur. Ainsi, la joie sourit à celui qui ne recueille mes paroles, Mais à celui qui se déplace dedans. »L’un des disciple demanda : « Dis-nous comment faire pour se déplacer au-dedans. » Alors le Maître dit : « Commencez par vous placer en Lui. N’allez pas dans les cassures Car en vérité, il n’y a pas de frontière. Seuls les yeux créent la frontière Parce qu’ils ne voient pas l’Intérieur qui se tient dans l’extérieur. Seul l’œil crée l’union. C’est par lui que vous vous déplacerez en Lui. L’œil crée le Monde qui fait les mondes. L’oreille qui entend crée l’œil et le fait grandir. Ainsi, la réalité qui s’ouvre à l’œil et à l’oreille Ouvre la route à une autre réalité. L’un nourrit le multiple Et le multiple renvoie toujours à l’Un. Je vous l’annonce : Ne séparez pas, Déplacez- parmi les séparations. C’est de cette façon que vous vous placerez en vous. Ceci est la voie de la quiétude, Car la quiétude est un centre dans le changement. » Simon-Pierre parla avec ces mots : « Le Un s’approche dans la quiétude et la joie. Le Un est stable et seul. Mais, dis-nous comment placer la stabilité dans le changement. » L’Enseignant leur répondit : En contemplant la réalité du rêve des mondes, Puis en imaginant le Rêve derrière ce rêve. » Le disciple André s’étonna devant tous : « Faut-il rêver ? » Alors le Maître lui dit : Il faut sortir du rêve des mondes Car la joie naît dans le Rêve Qui conçut,le jeu des rêves et des mondes Que comprenne celui qui a l’intention de comprendre. Que dorme celui qui se plaît dans la plainte des rêves. Je vous le dis ainsi : L’Un est dans l’éveil au Rêve. » Le disciple s’exprima encore : « Enseigne-nous : le Rêve est-il la cessation de la souffrance ? » Le Maître parla à tous en ces termes : Le Rêve est le dépassement du rêve des frontières, Et les frontières sont la souffrance Car la souffrance est le toi Et le moi qui se rêvent deux. » Alors Simon-Pierre interrogea : « Mais la Matière et la Non-matière font partie du Rêve du monde. Comment sortir des frontières ? » L’Enseignant les bénit tous puis leur dit: La Matière et la Non-matière font partie du Rêve du monde. Elles sont Un, elles sont le jeu Par lequel l’Oubli tisse son œuvre. La séparation est un jeu. De même que la souffrance, Et que la souffrance naît de l’orgueil premier qui joue à séparer. La Matière, je vous le dis, est un sourire de l’Éternel Pour nous faire sortir des mondes Et nous faire vouloir la Réalité.  Simon-Pierre prit à nouveau la parole : « Dis-nous, maintenant, Qu’est-ce que la réalité ? » Le Maître dit : La Réalité est Ce qui a conçu le jeu des réalités. La Réalité est Ce qui vous fera déplacer vos empreintes au-dedans des miennes. Elle est Imagination dans la confiance. C’est Elle qui engendre la Connaissance. » Le disciple interrogea encore : « Nous avons soif. Comment atteindre la Réalité ? » L’Enseignant parla à tous : « En désassemblant ce qui n’est pas Un. En contemplant la Matière qui invente la cassure. En aimant la cassure pour ses jeux. En aimant ses jeux pour sa route vers le Jeu. » Puis il dit encore : « En osant. » L’un des disciples se leva alors et questionna : « Et dis-nous maintenant : Que signifie la Matière ? Devons-nous croire qu’elle se perpétue indéfiniment ? » Le Maître enseigna : « Tout ce qui a été inventé et qui a été créé, Tous les éléments composant la nature des mondes Sont interdépendant et mariés en eux. Mais sera désassemblé tout ce qui a été assemblé, Afin que tout retourne à la Racine-mère. Ainsi, que celui qui a des oreilles pour écouter Appelle l’Oreille pour entendre. » Simon-Pierre demanda : Puisque tu te dis messager et interprète Des éléments et des phénomènes de ce monde, Dis-nous donc : Quelle est la nature de la faute ? » Le Maître se leva la main et dit : « La faute n’existe pas. Car c’est vous seuls qui lui donnez existence. Vous faites cela à chaque fois que vous vous pliez aux réflexes De votre réalité construite et adultère Voilà de quelle façon la faute prend forme. Voilà aussi pourquoi le Bien vous a visités. Le Biens a participé aux éléments de vos réalités Afin de marier à nouveau celles-ci à la Racine-Mère. » Le Maître poursuivit et dit : « Écoutez la raison qui fait de vous des malades Et aussi des mourants : Voyez les rêves de vos actions, Et vous saurez ce qui vous éloigne de vous. Que comprenne celui qui veut comprendre. De l’enchaînement aux jeux de la Matière Naît un passion contre l’Essence-mère Et un trouble vient alors à surgir dans le corps. Voilà pourquoi, en vérité, je vous annonce : Recherchez l’harmonie avec l’Essence. Et s’il advient que vous êtes sen rupture avec l’ordre de Celle-ci, Inspirez-vous de toutes les images évoquant votre réalité profonde. Ainsi, que celui qui a développé des oreilles Apprenne à entendre par l’Oreille. » Après ces mots, le Bienheureux leur accorda Sa bénédiction. « Que la Paix soit avec vous. Que ma Paix prenne racine, s’incarne en vous et se multiplie. Et que personne ne vous égare en disant : « Que la Paix soit avec vous. Car, en vérité, c’est en votre centre Que réside Celui qui a pour nom Fils de l’homme. Amenez à Lui en allant à Lui. Parce que ceux qui ont pour volonté de Le chercher Le trouve. Levez-vous donc, Et faites-vous les témoins de la Parole de votre Royaume. Gardez-vous bien d’imposer des règles Au-delà de celles dont je brandis le flambeau Faute de quoi, vous sombreriez plus encore en esclavage. Je suis Celui qui ravive le Souvenir. » Après avoir prononcé ces paroles, le Maître les quitta. Ses disciples ressentirent la solitude et la peine. Certains pleurèrent abondamment en disant : Faut-il vraiment se rendre chez ceux qui ne veulent pas croire, Et leur annoncer le royaume essentiel du Fils de l’homme ? Ceux-là ne l’ont pas épargné, Alors comment nous feraient-ils grâces ? » Ce fut pour cela que Myriam se leva, Qu’elle les embrassa et annonça à ses frères : « Pourquoi demeurez-vous dans le doute et la souffrance ? Je vous le dis, Son essence de Lumière ne nous quitte pas. C’est Elle qui nous protégera. Louons-Le, Celui qui nous a restaurés et préparés, Car voilà qu’Il nous demande de redevenir de véritable Humains. » Par ces paroles, Myriam orienta le cœur des disciples vers le bien,  Et ceux-ci s’ouvrirent un peu plus aux paroles de l’Enseignant. Simon-Pierre s’adressa tout haut à Myriam : Toi qui est sœur de chacun de nous, Nul n’ignore que le Maître t’aimée autrement que les autres femmes. Selon les paroles qu’Il t’a confiées, enseigne-nous maintenant. Dis-nous les mots que ta mémoire privilégie Et auxquels nous n’aurions pas eu accès. » Myriam se rapprocha et leur dit à tous : 3 Ce que vous n’avez pas été capable d’entendre, C’est bien moi qui ai pour charge de vous l’annoncer ; J’ai eu une vision du Maître Et voici que je lui ai dit : « Maître, pourquoi Te vois-je là, sous cette forme ? » Et il me répondit au-dedans de moi : « Toi, la Bien-aimée, tu n’oublies pas ton centre lorsque je parais. Tu ne regarde pas, tu vois et tu apprends à être. Alors écoute : Là où se tient le noûs là réside l’inestimable joyau, Celui qui s’appelle la Porte. » Aussitôt, je Lui dis au-dedans de moi « Mon Maître et Bien-aimé, celui qui peut contempler Ton apparition au sein du Temps, Dis-moi s’il voit avec les yeux de son âme Ou s’il respire Ta présence par son esprit. » Le Maître me répondit : Il ne me reçoit ni par l’âme ni par l’esprit Mais il me contemple par la Porte du noûs, La Porte qui apprend à voir et à laisser venir le Souffle. Je lui demandai encore : « Parle-moi de cette Porte. Suis-je à son seuil ? » Alors l’Enseignant déposa en moi cette réponse : « En vérité, est à son seuil exact Celui qui ne se soucie par de la Porte mais de la réalité qu’elle voile. Ainsi, celui qui regarde ses yeux, Ne voit pas son Œil. Le noûs est une mort parce qu’il est réveil. Ill est la mort des images assemblées. Il est l’instant où les masques se désagrègent Et où la Matière avoue qu’elle est un jeu Sa Porte est un sourire Entre les réalités et le Un. Par le noûs, l’Essence humaine contemple le Un Qui engendre le Deux par amour. » Puis, le Maître me dit encore : « La conscience de l’amour est engendrée par la Séparation. Ainsi en est-il, il faut mourir de plusieurs morts Pour connaître la lumière de la naissance. » Alors je demandais au-dedans de moi : « Dis-moi comment atteindre cette porte. » La vision de l’Enseignant s’approcha Et parla ainsi : « Je te dirai comment passer cette Porte Car le réveil ne connaît pas de demi-mesure En vérité, le réveil naît du souvenir de l’Oubli Et de la dénonciation de l’oubli dans les actes. Atteindre le noûs s’obtient par l’amour. La manifestation de l’amour s’obtient par l’exigence. » Voilà ce que le Maître me confia et que vous n’avez pu entendre. » Simon-Pierre montra Myriam à tous et dit : « Qui est cette femme ? Quel est son mérite pour avoir reçu l’Enseignant ? Nous avons toujours soif. Parle-nous encore, toi notre Sœur qui Le connaît. » Myriam baissa son voile sur ses yeux et parla alors ainsi : « Voici autre chose qu’Il m’enseigna Mais seuls pourront boire ceux qui ont déjà réveillé la Source en eux. Il advint que le Maître me remit ces paroles : « L’exigence est pureté et discipline. Elle traverse les mondes avec l’être Qui cherche le Cœur qui se cache dans le cœur, Parce qu’elle est aussi volonté. Les masques faibles ne peuvent même pas entrevoir la Porte du noûs. Ils n’appellent pas l’exigence Mais regardent les autres masques Et leur donnent le nom de faibles Les masques qui jouent entre eux Simulent la soif tandis que leur terre est sèche. Comment vivre dans la sécheresse et le refus de l’eau ? C’est ainsi que vous naissez à la mort, par la faiblesse du vouloir. » André parla plus fort que les autres disciples. Il dit à Myriam en la montrant du doigt : « Pourquoi devrions nous te croire ?  Pourquoi l’Enseignant t’aurait-il nourrie ainsi, Toi qui est femme ? » Myriam le regarda et répondit : C’est des femmes que viennent les naissances. Pour quelle raison la Naissance ne viendrait-elle pas de la femme ? » Le disciple Simon-Pierre se leva alors Et trouva ces mots pour tous : « Notre sœur, ces paroles nous étonnent Et nous font peur. Néanmoins, dis-nous encore car nous savons tous Que le Maître t’a souvent rencontrée. » Alors, Myriam tira son voile sur son visage et parla ainsi : « Le Bienheureux m’enseigna le voyage de l’âme Qui se découvre et se contemple C’est le voyage des écorces vers la sève, Celui qui dessine la clé de la Porte du noûs. Voici : l’âme visite les mondes de la Colère. Elle découvre un premier état qui la retient. Il se nomme Ténèbres Et il est amour de la prison. Ténèbre dit à l’âme : « Pourquoi m’as-tu aimée, toi qui est étincelle ? » Lorsqu’elle entendit cette question, l’âme prononça au-dehors ces mots : « Je t’ai aimée parce que tu étais Séparation Et que la Séparation est le sommeil qui est né de l’orgueil. » Alors l’âme partit à la rencontre du deuxième état. Celui-là s’appelait Convoitise. En se voyant traversée, celle-ci lui demanda : « Je ne vois pas comment tu as pu descendre Alors que je te découvre maintenant dans l’ascension. Dis-moi le pourquoi du mensonge Qui naît de l’orgueil et de l’envie Puisque tu es parcelle et nourriture de mon être ? » L’âme répondit : « Parce que moi je t’ai devinée Et que toi, tu n’as pas su reconnaître ma vérité. Tes yeux n’ont pas voulu apprendre à me distinguer Même si j’étais mêlée et unie à toi comme à un vêtement. » Lorsqu’elle eut dit cela, L’âme alla son chemin plus nue et dans la joie jusqu’à ce qu’elle traverse le troisième état, Celui qui a pour nom Ignorance. Ignorance interrogea aussitôt l’âme : « De quelle façon serpente ton chemin ? N’y a-t-il pas, en toi, une étrange maladie ? En effet, tu es devenue esclave  Parce que dépourvue de la claire vision. » L’âme répondit : « Pourquoi me juger, moi qui par essence ne juge pas, Moi qui ai accepté la domination sans avoir dominé ? Nul ne m’a reconnue Alors que moi, j’ai vu en moi Que toute chose assemblée et non Une Serait désassemblée sur les terres et dans les cieux. »Un fois sortie du troisième état, L’âme continua son ascension. Elle mit longtemps à apercevoir le quatrième état. Cet état contenait à lui seul sept autres mondes. Le premier d’entre eux se nommait Ténèbres. Le second Convoitise. Le troisième Ignorance entretenue. Le quatrième Poison jalousie. Le cinquième Prison charnelle. Le sixième Sagesse ivre Le septième Courroux de sagesse. Elle s’attarda longuement dans ce quatrième état. Ainsi, s’énumèrent les mondes de la Colère Par lesquels l’âme étouffe d’interrogations Car la Colère est venue de la Rébellion Et la Rébellion est ténèbres de la Séparation. Colère demanda à l’âme : « Quelle est ton origine, à toi qui a appris à tuer ? Quel est ton but, à toi qui ne te déplaces que dans l’errance ? » Alors l’âme répondit : Tout ce qui m’étouffait a été desséché Et tout ce qui me voilait l’horizon par des frontières S’est évaporé Parce que j’ai voulu le regarder. Ainsi, ma convoitise s’en est-elle allée, Ainsi, suis-je sortie du cercle de l’ignorance, Et ainsi, l’orgueil s’est-il épuisé. Voilà, j’ai trouvé ‘issue du décor Par la pénétration d’un autre décor. Une image s’est effacée Par la grâce d’une autre plus pure et plus une. C’est maintenant que j’entame mon chemin de quiétude. La quiétude annonce la Paix là ou le Temps s’immobilise dans l’Éternité. En vérité, mon chemin est un chemin de silence. » Après avoir parlé de la sorte, Myriam se tut. Chacun vit alors de quelle façon le Maître l’avait enseignée. Puis se fut à André de s’adresser à ses Frères : Donnez-moi votre pensée sur ce que cette femme vient de raconter. En ce qui me concerne, je n’accorde pas foi Au fait que le Maître ait pu s’exprimer ainsi, De telles paroles nous séparent de ce que nous avons pu approcher. » Simon-Pierre regarda André et se leva : « Acceptons-nous comme possible Qu’une femme ait reçu de semblables paroles de la bouche du Maître ? Qu’ils lui confia des secrets auxquels nous n’avons pas eut accès ? Devrons-nous changer de regard et de chemin En acceptant d’ouvrir nos oreilles à une telle femme ? Je vous le demande, est-ce qu’Il a choisie de préférence à nous ? »  Myriam se mit alors à pleurer Et elle dit à Simon-Pierre : « Mon frère en esprit, qu’est-ce que tu traverses ? Penses-tu que j’ai inventé cette vision Et qu’à propos de notre Enseignant, je dise des mensonges ? » Lévi se leva entre tous et dis : Simon-Pierre, nous t’avons toujours vu fougueux. Pourquoi te retourner maintenant contre la femme De la même façon que nos adversaires ? Si le Maître l’a rendue digne de Son cœur Qui es-tu, toi, pour la rejeter ? En vérité, l’Enseignant qui la connaît très bien L’a aimé plus que nous Parce que son âme a fait un grand voyage Regardons maintenant notre faiblesse, Et ne tardons plus à devenir à devenir totalement Humains. Laissons l’Humain prendre racine en nous Et pousser comme un arbre, Car c’est ainsi que le Maître l’a demandé. Partons, sans attendre, annoncer la nouvelle Que dans notre âme, il n’y ait d’autre règle Que celles dont Lui est le témoin. » Dès que Lévi eut dit ces mots, Il y eut silence, puis, les disciples se levèrent ensemble pour aller offrir la Parole.

     

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